Tour de France (15éme étape) : Mollema l’échappée belle, Froome a tremblé

Mollema en solitaire

Bauke Mollema (Trek-Segafredo) a été l’auteur d’un sacré numéro dans le final de l’étape. Parti à 30 kilomètres de l’arrivée dans la descente du col de Peyra Taillarde, le Néerlandais a résisté pour s’imposer dans cette 15ème étape, longue de 189,5 kilomètres entre Laissac-Sévérac L’Église et le Puy-en-Velay. Mollema signe donc son premier succès sur les routes du Tour de France, le vainqueur de la dernière Clásica San Sebastien a résisté au retour des 4 poursuivants incapables de s’organiser pour combler les secondes manquantes. À 30 ans, il s’offre son deuxième succès sur un Grand Tour après sa victoire d’étape lors de la Vuelta en 2013. Il est enfin récompensé de ses efforts sur les routes du Tour, l’année dernière alors qu’il jouait une place sur le podium, une sortie de route l’a repoussé au-delà du top 10. Sur cette 15ème étape il devance de 19 secondes, Diego Ulissi (UAE) et Tony Gallopin (Lotto-Soudal).

Barguil dynamite la course

Warren Barguil (Sunweb) se contente de la quatrième place, mais le Français a été un des grands animateurs de cette journée. Parti dès le kilomètres zéro au sein de l’échappée, il a fait la chasse aux points pour consolider un peu plus son maillot de meilleur grimpeur. Lors de la première partie de l’étape, il a fait le forcing dans la première difficulté de la journée, la montée de Naves d'Aubrac (8,9 kilomètres à 6,4%), classée en première catégorie. Après être passé en tête au sommet, le français a temporisé et un groupe de 28 coureurs s’est formé, sous l’impulsion de Bauke Mollema. Dans une étape taillée sur mesure pour les baroudeurs, il n'était pas étonnant de retrouver des coureurs comme Calmejane, De Gendt, Martin ou Roglic. Ce groupe de 28 coureurs a compté jusqu’à 9 minutes d’avance, écart maximum autorisé par la Sky. Au sein de cette échappée, les non-grimpeurs devaient anticiper le col de Peyra Taillarde, Tony Martin est donc sorti à 67 kilomètres de l’arrivée mais le coureur de la Katusha a calé dans la principale difficulté de la journée. C’est Waren Barguil, encore lui, qui a fait la jonction avant de tenter de s’échapper seul. Il a basculé dans la descente avec quelques mètres d’avance sur un groupe d’une dizaine de coureurs, dont Mollema qui l’a contré. Malgré le vent de face et la côte de Saint-Vidal (1,9 kilomètres à 6,8%), le Néerlandais a tenu bon et conclu le travail de son équipe qui a roulé dans les premiers kilomètres de l’étape.

Froome frôle la correctionnelle

À une quarantaine de kilomètres de l’arrivée, dans une descente sinueuse et étroite, l’équipe AG2R au complet a brusquement accéléré le rythme du peloton sous l’impulsion du champion de Belgique, Oliver Naesen. Des cassures se sont créées, le maillot jaune s'est retrouvé piégé. Le Britannique est finalement revenu mais a dû faire face à un nouveau souci, il a crevé alors que la course était lancée. Dépanné par Michal Kwiatkowski, Froome a dû s'employer avec ses équipiers Henao puis Nieve pour rattraper son retard. Finalement il bouchera seul le trou dans le col de Peyra Taillarde. Pour conclure Chris Froome hué tout au long de la montée par le public venu en masse n’a finalement pas concédé de temps. Romain Bardet (AG2R) a placé une accélération dans le finale de l'ascension mais les autres prétendants ont répondu. Dans le top 10 seul Dan Martin (Quick-Step) a repris 14 secondes et gagné une place au général grâce à son attaque sur le plat.