Les enseignements du tournoi pour les Bleus

©Rugby 365
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Après un piteux tournoi des Six Nations et deux victoires laborieuses contre l'équipe B écossaise et l'Italie, les questions fusent sur cette équipe de France. À six mois de la Coupe du monde de rugby, le staff français a encore du boulot pour rivaliser avec les meilleures nations du monde. Ainsi, la rédaction d'Espace Sports tente de tirer les enseignements de ce médiocre tournoi.

 

La jeunesse enfin aux commandes ?

 

Si certains sélectionneurs avaient du mal à faire confiance aux jeunes pousses français, Jacques Brunel n'a pas hésité à s'appuyer sur « la relève » et à les titulariser.

Chez les avants, quelques joueurs sont parvenus à tirer leur épingle du jeu. Vivement critiqué en début de tournoi pour sa non expérience du haut niveau, le pilier du CA Brive Demba Bamba (21 ans) a répondu à ses détracteurs de la meilleure des manières. S'il a été en difficulté lors du match face à l'Angleterre, le joueur de Pro D2 a répondu présent lors des autres rencontres et a souvent été l'éclaircie au milieu de la tempête. Auteurs de bonnes prestations à chaque fois qu'ils étaient sur le pré, Félix Lambey (25 ans) et Grégory Aldritt (21 ans) ont vraisemblablement marqué des points pour s'envoler vers le Japon. Très intéressant en imapct player, le Rochelais a tout de même pu vivre sa première titularisation contre l'Italie. Si dans ce match tout n'était pas parfait, le troisième ligne aile a mis l'envie nécessaire pour faire une prestation correcte. Que dire de Félix Lambey, le protégé de Pierre Mignoni a été titulaire quatre fois sur cinq et a réalisé des prestations majuscules. Contre l'Irlande c'est lui qui a « découpé » à tour de bras et a logiquement fini meilleur plaqueur français de cette partie.

Du côté des arrières, le sélectionneur avait décidé d'appeler des joueurs qui évoluaient dans des équipes en forme de notre championnat. Si un joueur a pu éclore, d'autres ont eu davantage de difficulté. Parmi les bonnes surprises de ce tournoi 2019 comment ne pas retenir le Toulousain Romain Ntamack (19 ans). Habitué à jouer au centre, le fils d'Emile Ntamack a été repositionné en numéro 10 pour palier les piètres prestations d'Anthony Belleau et Camille Lopez. Titulaire à un poste qu'il connaissait quelque peu, le joueur de la ville rose a essayé d'animer le jeu. Transparent contre l'Irlande ce dernier a rendu de belles copies contre l'Ecosse et l'Italie. Une chose est sûre, on devrait revoir l'enfant Ntamack au Japon. En ce qui concerne Antoine Dupont (22 ans) et Thomas Ramos (23 ans) il ne fait aucun doute que ces deux hommes devraient également avoir leur ticket pour la Coupe du monde. Mais alors que le numéro 9 était attendu comme le « Messie » ce dernier tout comme son partenaire a eu des difficultés à montrer sa panoplie. Privés de ballons, les Bleus ont beaucoup trop subi dans ce tournoi pour voir ces jeunes joueurs à l’œuvre.

 

Des prestations très inquiétantes

 

Hormis une très bonne première période contre les Gallois le 1er févier, les hommes de Jacques Brunel n'ont cessé de subir et ont montré un visage alarmant à six mois de la Coupe du monde. Alors certes, si les Bleus avaient gagné ce premier match contre le Pays de Galles, le tournoi aurait peut être été différent mais toujours est-il que ça n'a pas été le cas.

Pas invité à la victoire finale, le XV de France a vécu un tournoi long et pénible. Corrigés à Twickenham (44-8), les coéquipiers de Guirado ont paru impuissants et à des années lumières du niveau des Anglais. Cette impuissance, supporters et passionnés l'ont revu à l'Aviva Stadium. Si ici la défaite a été moins lourde (26-14), il ne faut pas oublier la première mi-temps catastrophique des Français. Privés de munitions, les Bleus ont dû défendre pendant toute une mi-temps devant leur ligne, anormal à ce niveau.

 

Même si la France termine avec deux succès, les joueurs n'ont jamais pu maîtriser une rencontre. Face à une équipe d'Ecosse amoindrie, les Français ont tout de même dû attendre la sirène pour obtenir le point de bonus offensif. De plus les trous laissés dans la défense français aurait pu coûter très cher. Et que dire du match contre l'Italie. Là encore, les Bleus ont été privés de ballons et doivent leur salut à un sauvetage de Damian Penaud et au manque de réalisme adverse.

 

Et maintenant  ?

 

Alors que le tournoi était censé donner de la confiance et de la satisfaction aux joueurs et au staff, ce dernier nous oblige à nous poser davantage de questions. Après les piteuses prestations qu'on a pu voir, une chose est sûre, les Bleus sont loin du niveau Coupe du monde. Si le sélectionneur Jacques Brunel se veut confiant et a déclaré « qu'il n'avait aucune inquiétude » on se demande tout de même si ce n'est pas de la langue de bois. S'il ne semble pas exister de remède miracle pour que les Français retrouvent un niveau international il reste tout de même une chose : croiser les doigts. Car avec les Tonga, les Etats-Unis, l'Argentine et l'Angleterre, les tricolores se retrouvent dans une poule très relevée et pourraient ne pas atteindre les quarts de finale, cela n'est encore jamais arrivée au XV de France.

 

A.C

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