Equipe de France : Quels enseignements tirés de cette Coupe du monde au Japon ?

De nouveaux leaders devraient s'affirmer ©Icon Sport
De nouveaux leaders devraient s'affirmer ©Icon Sport

Hier, dimanche 20 octobre, 11h15, les Bleus sont éliminés du mondial sur le score de 20-19. Après quatre matchs disputés au pays du soleil levant, retour en France pour le groupe de Jacques Brunel. Auteurs de prestations en demi-teintes, les coéquipiers de Guirado ont alterné le bon et le moins bon voir le médiocre. La rédaction d’Espace Sports dresse le bilan de ces quatre semaines de compétitions.

 

Une mi-temps et puis c’est tout !

 

Comme trop souvent depuis quelques années, le XV de France est très irrégulier pendant les matchs. En jouant seulement 40 minutes ou moins sur 80 minutes, les protégés de Jacques Brunel sont parvenus à se qualifier pour les quarts de finales mais la manière n’était clairement pas là. Que ça soit contre l’Argentine (23-21), les Etats-Unis (33-9) ou les Tonga (23-21), le groupe France n’a jamais maîtrisé une rencontre du début à la fin. Par exemple, lors du match d’entrée en compétition contre les Pumas, Dupont et ses copains ont réalisé une première mi-temps de haute volée avant de totalement s’effondrer en seconde période et de voir l’avance au tableau d’affichage fondre comme neige au soleil. Heureusement pour eux, ce relâchement n’a pas eu d’impact sur le score final, mais les Bleus ne sont pas passés loin d’une terrible déconvenue. Face au Tonga, le constat est similaire. En passant totalement à côté du second acte, la France a vu les Tongiens venir mourir à deux points de leurs adversaires. Du fait de ce manque de régularité lors de ce match, les Bleus ne sont même pas parvenus à prendre le bonus offensif face à un adversaire jugé inférieur sur le papier.

Contre le Pays de Galles en quart de finale, la conclusion est identique mais la prestation a été totalement différente. Auteurs de leur match le plus abouti de ce mondial et de ces dernières années, les hommes de Jacques Brunel peuvent nourrir des regrets. Alors qu’ils menaient de neuf points au terme du premier acte, les Français ont craqué dans les dernières minutes et ont encaissé un cinglant 10-0 synonyme d’élimination. Cette fois-ci, nous ne pouvons pas reprocher au XV de France de ne pas s’être « envoyé » pendant 80 minutes. Sans le « pétage de plomb » de Sébastien Vahaamahina, les Bleus se seraient certainement qualifiés mais nous n’aurons jamais la réponse ! 

Sébstien Vahaamahina s'excusant auprès de ses partenaires © GABRIEL BOUYS / AFP
Sébstien Vahaamahina s'excusant auprès de ses partenaires © GABRIEL BOUYS / AFP

 

La réponse par le jeu

 

En inscrivant de très beaux essais construits lors de cette compétition, les Bleus ont prouvé qu’ils étaient capables de porter le ballon et de ne pas seulement s’appuyer sur la puissance de leur pack. Porté par de très bons arrières, le XV de France a proposé de belles séquences. Des individualités comme Dupond, Ntamack, Penaud, Vakatawa, Raka ou encore Fickou ont pu enfin s’exprimer et éblouir ces rencontres de leur talent. Si le numéro 14, Damian Penaud, n’est jamais parvenu à franchir la ligne adverse, ce dernier a souvent été dans les bons coups et auteur de la dernière ou de l’avant-dernière passe. Une chose est sûre, on pourra compter sur ces joueurs lors des prochaines échéances. Pour ne rien arranger aux choix du sélectionneur, d’autres jeunes talents comptent bien bousculer la hiérarchie et s’affirmer sur la durée pour "faire" jouer ce XV de France. 

 

L’heure du renouveau

 

Comme après chaque mondial, il est temps pour certains de raccrocher les crampons au niveau international. Exit les Louis Picamoles, Guilhem Guirado et à la surprise générale Sébastien Vahaamahina.

Après 79 sélections et 50 points marqués, il est temps pour « King Louis » de tirer sa révérence au niveau international. Celui qui a gagné le tournoi des Six Nations 2010 en réalisant le Grand Chelem n’a pas autant apporté à sa formation que lors des précédentes années.

Le capitaine et talonneur, Guilhem Guirado a lui aussi fait ses adieux à ses partenaires, après avoir porté le maillot bleu pendant plus de 10 ans. Durant sa carrière internationale, Il a été sélectionné à 74 reprises et a franchi la ligne adverse par huit fois.

En ce qui concerne la retraite internationale de Sébastien Vahaamahina, cette dernière est très surprenante. Celui qui célébrait ses 28 ans, ce lundi 21 octobre avait encore de belles années devant lui. Si on est nombreux à se demander si son coup de sang contre les Gallois n’est pas le fruit de sa réflexion ce dernier affirme le contraire dans un communiqué que les médias ont rendus public. « C'est dur, très dur pour moi aujourd'hui d'autant plus que, comme je l'avais prévu depuis plusieurs mois, il s'agissait de mon dernier match avec le XV de France. » Avant de conclure « un cycle se termine aujourd'hui, une page de ma carrière se tourne. J'ai 28 ans tout pile et déjà hâte de me reconstruire, physiquement et moralement, pour revenir en étant encore plus fort. »

 

Focaliser sur les Six Nations

 

Avec Fabien Galthié comme nouveau manager, les Bleus basculent dans une nouvelle ère. Pour démarrer cette dernière, quoi de mieux que de faire un bon tournoi des Six Nations ? En recevant trois fois sur cinq des nations comme l’Angleterre, l’Irlande et l’Italie, les joueurs du XV du France peuvent aller chercher quelque chose. Pour être mieux classés que les années précédentes, les Français devraient s’appuyer sur le match du Pays de Galles et la fougue des jeunes pousses qui crèvent l’écran en Top 14 comme les Jalibert, Carbonel, Tauzin, Mauvaka et bien d’autres…. 

Le numéro 10 de l'UBB pourrait très rapidement revenir dans le groupe France dès son retour de blessure ©AFP
Le numéro 10 de l'UBB pourrait très rapidement revenir dans le groupe France dès son retour de blessure ©AFP

A.C

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